Compte Rendu de la conférence « L’activité physique peut-elle optimiser le vieillissement ? »
Conférence « L’activité physique peut-elle optimiser le vieillissement ? »
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Après de longs mois moroses et incertains, nous reprenions ce mardi 30 novembre 2021 le chemin du Centre Fernand Arnaud pour assister à la conférence tant attendue et plusieurs fois déplacée, de notre ami et professeur de médecine C. Préfaut.
La salle est comble, les auditeurs masqués et vaccinés sont venus nombreux, curieux et ravis d’entendre notre ami qui avec sa modestie, sa gentillesse et sa compétence nous présente tout d’abord
un ensemble de statistiques relatives à l’espérance de vie des Français en distinguant l’espérance de vie brute (85.3 ans pour les femmes et 79.2 ans pour les hommes) de l’espérance de vie en fonction de l’âge (par exemple à 75 ans un homme a une espérance de vie de +11 ans, une femme de +13 ans) et l’espérance de vie en bonne santé sans incapacité qui est de 62 ans en France (à titre d’exemple en suède 70.5 ans mais en Slovaquie 52 ans)
Il nous rappelle ensuite que, dans ce domaine, les maladies chroniques jouent un rôle important et qu’elles sont la résultante de la rencontre entre un patrimoine génétique non exprimé et des comportements défavorables tels que tabac, nutrition et sédentarité, ce dernier point étant l’objet prioritaire de la conférence.
Encore convient-il de s’entendre sur ce concept de sédentarité et d’en préciser sa définition à savoir « toute personne immobile au moins 10 h / jour ce qui signifie que pour y échapper il est nécessaire d’avoir une activité physique modérée à vigoureuse que l’on estime à environ 30 minutes / jour.
Chacun cependant est bien conscient que l’activité physique doit être différente en fonction de l’âge.
Il est donc utile de pouvoir mesurer l’aptitude physique dite aérobie d’une personne. Comment ?
- Sur le terrain par le test de marche de 6 minutes consistant à faire parcourir par une personne la plus grande distance qu’elle peut en 6 minutes.
- En laboratoire par les tests d’exercice cardio, respiratoires, musculaires et notamment par la mesure du VO2 max (quantité maximale d’oxygène qu’une personne est capable de consommer en une minute).
Les études ont montré que le VO2max diminue de 10% par décennie chez le sédentaire. La sédentarité est donc la cause de plus de la moitié de la diminution de l’aptitude physique. Il faut donc en tirer la conséquence de la nécessité de reprendre la pratique systématique d’une activité physique.
Mais alors se pose la question du comment ? Si l’on constate qu’un entrainement modéré diminue de 2.5 fois la mortalité chez les personnes de plus de 50 ans et augmente l’espérance de vie de 4 à 5 ans tout en améliorant la qualité de vie quelle type d’activité physique convient-il de pratiquer.
Deux aspects doivent être envisagés, l’activité dite aérobie d’une part et le renforcement musculaire d’autre part qui peuvent se décliner ainsi :
o L’indispensable, le minimum sous la forme de Marche, de Vélo, de natation, de ski nordique etc... 30 min/jour sur 5 jours par semaine avec possibilité d’un fractionnement par périodes de 10 à 15 minutes,
o L’idéal souhaitable étant de marcher chaque jour 6000 à 10000 pas soit environ 1 h à 1h30. Mais attention l’intensité théorique doit varier en fonction de l’âge et du sexe. A titre d’exemple à 65 ans l’objectif sera de 5 km/h chez l’homme et de 4 km/h chez la femme. Ces valeurs ne seront plus respectivement que de 4 km/h et 3 km/h à 80 ans : En pratique il faut rester capable de parler normalement pendant l’activité.
o Quant au renforcement musculaire, il conviendrait d’y veiller 2 jours non consécutifs par semaine par des activités appropriées.
Si l’activité physique est indispensable, il ne faut pas non plus négliger l’aspect psycho-cognitif du vieillissement :
entretenir son cerveau en activité est indispensable : cela nécessite de rester curieux, d’être en éveil, de voyager, de lire, d’éviter l’isolement, de participer à l’activité associative...
En conclusion,
l’activité physique peut-elle optimiser le vieillissement ? Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus c’est sans ambiguïté que le conférencier répond affirmativement. Chez le sujet fonctionnellement valide elle augmente l’espérance de vie de 10 à 15 ans et chez le malade chronique de 7 à 10 ans.
Bien sûr, chacun trouvera, en fonction de son âge sa motivation : si à 20 ans on recherche la performance, à 40 on recherche plutôt le maintien de la forme physique, à 60 ans le bien être et la qualité de vie et enfin à 80 ans ce sera, plus modestement mais nécessairement, la recherche du maintien de l’autonomie.
Alors, en ce début d’année où chacun se fait de belles promesses de pratiquer régulièrement une activité physique, et où nous prenons des engagements qui parfois ne durent que l’espace d’un moment, gageons que les recommandations fort judicieuses de Christian, nous convaincrons de continuer ou de reprendre nos activités associatives et sportives.
Un seul et unique regret, les mesures sanitaires nous ont privés d’un moment attendu et apprécié, les échanges autour d’un verre. Quelle déception.